Editeurs de cartes postales à Diego-Suarez

Chatard frères ; Graindorge frères ; M. Jourdil ;
P. Charpentier "Au Kimono" ;
Malgarinos ; Laudié (Elie et Louis) ; R. Raphaèlis

Madagascar, 1904-1920

Sources :
FR ANOM 59Fi, 88Fi
Annuaire de Madagascar, 1904 et 1908


Les deux premières décennies du XXe siècle ont été à Diego-Suarez l'âge d'or de l'édition de la carte postale. Elle est le fait d'un groupe de commerçants installés dans cette ville, Européens, auxquels il faut ajouter les Charifou, père et fils, d'origine indienne. La maison Chatard frères est une imprimerie-papeterie, ce qui la destine à ce genre d'édition, mais elle vend aussi parfumerie, chaussures, articles de luxe. Imprimeur à Diego-Suarez de 1900 à 1915 au moins, Chatard
est également photographe, comme le prouve ses clichés publiés dans L’Illustration en 1904, en même temps que ceux du lieutenant Imbert. Martial Chatard est arrivé comme simple commerçant tenant un bazar rue Colbert. Son frère Emile continue à éditer des cartes postales jusque dans les années 1920. L'Annuaire de Madagascar pour 1926 précise que l'imprimerie appartient aux héritiers Chatard, mais est dirigée par un certain Alfred Roussel. Graindorge frères est spécialisée en épicerie, mercerie, lingerie ; ils éditent toujours en 1923. Jourdil vend des articles de luxe, de la parfumerie et des chaussures. La maison Laudié, enfin, fait le commerce d'alimentation au détail ; Elie Laudié édite les clichés sur l'arrivée du gouverneur général Augagneur en 1906 à Diego-Suarez. Son fils Louis lui succède. Ils possèdent une épicerie et surtout une usine électrique qui va fournir l'électricité de la ville de Majunga à partir de 1922. Ils sont tous arrivé à Madagascar avant 1904. Jourdil a d'abord été installé à Majunga, où il a rencontré le pharmacien-photographe Bodemer, et le photographe professionnel Jules Rousselet. Les frères Graindorge sont installés rue Flacourt, comme E. Laudié (famille présente jusqu'en 1943 à Madagascar). Raphaèlis fait aussi partie des premiers éditeurs installés à Diego-Suarez, comme en témoignent ses cartes postales "en nuage". Les éditions Charpentier ont pour raison sociale Au Kimono, et apparaissent en 1916, et édite en 1922 les clichés d'un certain Moreau, tandis que C. Malgarinos, un commerçant turc, édite le reportage des obsèques de l'administrateur Echalier en 1911. Jourdil est devenu en 1926 directeur des Salines Plion et ne s'intéressent plus à la carte postale. Aucun de ces éditeurs, à l'exception du cas Moreau, ne signale les noms des photographes dont ils utilisent les vues.